Dans le gymnase, on entendait la trentaine de ballons qui rebondissaient simultanément. Il y avait environ trente jeunes âgés de 14 à 17 ans qui rêvaient de laisser leur trace dans l'histoire du sport. Et moi j'en faisais partis. J'étais jeune, je me disais que certain avait pu alors que moi aussi je pourrais. Aujourd'hui, c'était le jour des sélections. Aucun où aucune d'entre nous ne savait vraiment comment notre journée allait se passer. On nous avait choisis pour faire du sport devant des adultes qui s'y connaissent, un peu comme les joueurs de NBA, mais pour nous c'est un niveau au-dessous. On appelle ça le sport-étude, je n'arrêtais pas d'en parler à mon père depuis que j'avais vu l'annonce. Il s'était senti obligé de m'y emmener pour me faire plaisir. Ce n'était pas à Miami que ce déroulais ces épreuves. C'était dans une ville, à une cinquantaine de kilomètres, qui possède le matériel pour nous accueillir et pour nous faire progresser dans le domaine sportif. Il fallait aimer le basket, car cela consiste à étudier comme tous les autres élèves et de rajouter dix-sept heures d'entrainement à l'emploi du temps. J'aime cela et cela me rend bien dans mon corps, c'est pourquoi je pratique le basket souvent et depuis que je suis tout petit. Quand on est jeune on rêve beaucoup, quand tu es un petit garçon tu admires tous ces grands sportifs alors quand tu as l'occasion de leur ressembler tu fonces. C'est trois semaines plus tard que j'ai eu une réponse de ce collège. Le téléphone sonnait dans la maison Braxas-Wagner. Personne ne se pressait comme s'il n'y avait aucun bruit. C'est ma mère qui a répondu, elle comprenait qu'à moitié ce qu'on lui disait. : « Oui c'est bien ici ... C'est mon fils ... Il y a trois semaines ? Ah oui ! Je vois qui vous êtes. Lawrence n'est pas là, mais je lui dirais, il sera forcément très content. Au revoir ! ». Je me trouvais à mon entrainement quotidien, c’est seulement quand je suis rentré que m’a mère m’a tout annoncé. L’année scolaire suivante, je me trouvais dans une nouvelle école avec de nouveaux amis et de nouveaux coéquipiers, loin de chez moi et de ma famille.

Il faisait beau et pourtant je n'avais aucune envie de sortir. Je me trouvais devant la télévision à changer de chaîne dès qu'une ne me plaisait pas. Ma frangine venait de partir pour un après-midi entre fille et pour moi le programme venait de changer. Je partis d'un pas décidé pour mettre le DVD de Kick-Ass quand j'entendis mon téléphone sonner. Je me dirigeai vers celui-ci et y découvrit un message de Camille qui me demandait si je voulais sortir. Pourquoi refuser une occasion comme celle-ci. Je connaissais Camille depuis longtemps maintenant, on s'aimait bien et j'adorais passer du temps avec elle. Je lui renvoyai un message pour lui dire que j'étais partant. Je n'ai pas mis beaucoup de temps pour me rendre à l'endroit qu'elle m'avait dit. C'était le parc, il y avait beaucoup d'enfants, c'était là que j'avais grandi, moi aussi. Je recherchai la jeune femme du regard. Personne. C'est après cinq, six minutes que je l'ai aperçu. Je me suis approché d'elle, le sourire aux lèvres, quoi de plus normal, elle me faisait tout le temps sourire. Les questions habituelles avaient déjà pris au sein de notre conversation, puis le sujet s'était tourné vers nos vies. Elle me racontait la sienne, je l'écoutais puis lui racontait la mienne, mais moins en détails. C'était toujours comme cela entre nous, on causait beaucoup et quand elle allait mal, je lui remontais le moral. Il y avait quelque chose en moi qui m'attirais vers elle, qui me disait d'aller plus loin. Mais j'étais trop proche d'elle pour faire quoi que soit. Pendant l'après-midi j'avais demandé de l'aide à un enfant pour qu'un baiser entre Camille et moi se produise. Mais ensuite cela ne s'est pas passé comme je l'aurais voulu. Ce baiser la plutôt perturbée et je me suis retrouvé seul au parc, j'aurais pourtant voulu plus. Désormais on ne se cause plus vraiment, la situation a encore plus empiré. On s'évite un peu, mais il faudrait qu'on se rapproche.

Depuis je travaille auprès des enfants, plutôt des nouveau-nés, à l'hôpital de Miami. Je suis resté en sport-étude pendant deux ans, puis j'ai laissé tomber pour travailler un peu plus. Mais je pratique toujours le basket en petite dose et avec modération. Après ces deux ans, lorsque je suis revenu à la maison familiale, mes parents ont divorcé après de nombreuses disputes. Ma soeur et moi avons créé un nouveau lien, bien plus proche qu'avant ce racontant tout ce qui se passe dans nos vies. On se téléphone souvent même si on mène nos vies chacun de notre côté. Je crée mon bonheur comme je le peux, mais seul. Je n'ai personne à mes côtés sauf de bons amis.